IMMOBILIER: POURQUOI LES BANQUES FREINENT LA HAUSSE DES TAUX
Les banques maintiennent le cap dans un paysage parlementaire très agité. Parler de sérénité serait illusoire : entre les tensions politiques cherchant à provoquer un choc institutionnel et un contexte international heurté par les variations stratégiques des grandes puissances, il devient difficile de bâtir des projets sur une base solide. Pourtant, comme l’analyse Bruno Rouleau, Délégué Général de la Fédération du Courtage en Crédit, le marché des taux d’intérêt reste étonnamment stable, porté par la capacité du secteur bancaire à absorber les fluctuations monétaires.
Pour ce mois de novembre 2025, les taux se tiennent, soutenus par une OAT 10 ans stable autour de 3,43 %, ce qui reste favorable aux ménages et aux achats immobiliers. Il y a cependant une évolution notable : l’élargissement des fourchettes de taux
• Prêts relais : 3,55 à 3,85 %
• 15 ans : 3,15 à 3,65 %
• 20 ans : 3,20 à 3,75 %
• +20 ans : 3,30 à 3,85 %.
Cet écart croissant se traduit par ne politique bancaire plus sélective : les meilleurs profils profitent de conditions attractives alors que la majorité des dossiers subit une approche plus prudente. Cette situation découle entre autres du maintien de la note AA3 de Moody’s, assortie de perspectives négatives, et du rétrogradage récent de Standard & Poor’s à A+.
Pour les emprunteurs, les taux médians devraient rester stables dans l'ensemble, avec une légère tendance haussière, afin de réaligner le coût du refinancement bancaire autour de 3,50 %. Mais au-delà des chiffres, c’est l’instabilité politique qui inquiète : absence de consensus parlementaire, Loi de Finances incertaine, chantier du logement brouillon. Le neuf s’enfonce, la rénovation piétine, et l’ancien repart à la hausse en raison du manque d’offre. Les banques restent donc très vigilantes quant aux garanties et à la solvabilité des ménages.
Avec les élections locales de 2026 puis les scrutins nationaux de 2027 à l’horizon, peu propices aux décisions audacieuses, le climat pourrait demeurer tendu. Pour celles et ceux qui envisagent un achat immobilier, il est cependant toujours possible de concrétiser un projet : le crédit reste accessible.